Questionner son rapport au travail

– Le prochain pas –

Un article dans le cadre de la Lettre Évolutions de mars 2025

Ce mois-ci, avec le printemps qui arrive, nous vous proposons de vous questionner sur le rapport que vous avez personnellement au travail. Quatre questions pour s’interroger sur son rapport au travail.

1. Vous avez dit travail ?

Parler de travail, c’est d’abord le définir. Mission impossible lorsqu’on va d’un champ de paysan à celui des bureaux de la Défense, en passant par une salle de classe, un commissariat de police ! A défaut de définir ce qu’est un travail, on peut mobiliser une distinction sémantique entre travail et œuvre qui exprime le sens qu’on donne à notre métier

Le mot de travail trouve une de ses origines (travails) dans une machinerie d’exploitation des animaux. Il reste de cette origine sémantique un rapport productif : ce sont les efforts (et souffrances) qui permettent de produire ce qui nous est nécessaire. La notion d’œuvre est mobilisée, elle, pour décrire une expression de notre personnalité qui conduit à une production qui vient de nous, et non de la nécessité de nos besoins. 

En un exemple. Si vous cuisinez parce qu’il faut manger (et faire manger) : vous travaillez. Si vous cuisinez pour exprimer votre rapport au bon, au beau, au bien : vous œuvrez. Dans nos vies, on travaille et on œuvre, le tout est de savoir quand et pourquoi !

2. Peut-on trouver sa (vraie) place dans le monde du travail ?

On entend des personnes qu’on accompagne qu’elles aimeraient trouver leur (juste) place dans le monde de la transition écologique et des solidarités. Si la recherche d’une place est tout à fait pertinente, nous invitons toujours à sortir du singulier (la place) pour préférer le pluriel (les places) ! 

Il n’existe pas une place, mais des places qui nous correspondent à un moment de notre vie, pour une durée plus ou moins longue. Il existe aussi des places qui ne nous correspondent pas trop, et d’autres pas du tout ! Le but n’est pas de trouver sa place, mais de comprendre ce qui fait pour nous une bonne place mais aussi une mauvaise place

3. Qu’est-ce qu’on attend (et qu’est-ce qu’on n’attend pas) du travail ?

C’est la question clé quand on s’interroge sur son rapport au travail. Derrière cette question générale, on peut distinguer deux questions spécifiques : qu’est-ce que j’ai envie de vivre (ou de ne pas vivre) et qu’est-ce que j’ai envie d’apporter au monde (ou qu’est-ce que je refuse d’apporter) ? 

On en a déjà parlé à plusieurs reprises dans cette Lettre. La première (qui nous indique le goût de notre métier) se creuse par des expériences : bénévolat, immersion, échanges avec des personnes qui pratiquent les métiers qui nous intéressent… La seconde (qui nous indique le sens de notre métier) se creuse par des explorations (documentaires, conférences, visites, rencontres…) qui nous permettent de renforcer notre intérêt pour un sujet et des expériences qui nous confirment dans la pratique (animation, coordination, vente, accompagnement…) qui a le plus de sens pour nous. 

4. Qu’est-ce qu’on attend de son salaire (et combien) ?

Toucher à la question épineuse du salaire, c’est toujours toucher à deux enjeux bien distincts : la nécessité du salaire et la représentation du salaire

La nécessité, c’est la définition du salaire comme ressource pour vivre. Qu’est-ce qui m’est nécessaire pour survivre et qu’est-ce qui m’est nécessaire pour vivre bien. C’est ce qu’invite à faire le RIB des écolohumanistes. 

La représentation, c’est la définition du salaire comme reconnaissance de ce qu’on vaut ou de ce que vaut notre travail. C’est une notion subjective et comparative qui nous amène à attendre plus que ce qui nous est nécessaire parce qu’on est meilleur, plus utile, plus nécessaire que telles ou telles autres personnes ou professions. C’est ce qui pousse à la révolte un joueur de foot très (très) bien payé, mais moins bien payé qu’un autre pourtant moins bon que lui. 

S’interroger sur son rapport au travail, c’est chercher à distinguer ces deux enjeux et à les décortiquer séparément. Le premier, en identifiant s’il est nécessaire de réduire son salaire (et comment) pour passer d’un métier-travail à un métier-oeuvre, le second en acceptant que la rémunération pécuniaire ne soit pas la meilleure variable pour juger de la valeur de notre oeuvre personnelle – qui est toujours une œuvre collective. 

💡  Pour aller plus loin, nous vous invitons à lire Ce que nos salaires disent de nous de Baptiste Mylondo.

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